Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/224

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lui assurait tous les avantages possibles en personnel et en matériel. On pouvait envisager l’avenir avec confiance.

À six heures du matin, les troupes sont réunies. Le commandant Lamy fait appeler à l’ordre les divers chefs de groupes et leur résume une dernière fois son plan d’attaque.

Son exposé est simple et lumineux. « C’est bien compris, n’est-ce pas, Messieurs ? Je compte sur vous. Et maintenant, en route ! »

La colonne s’ébranle, suivie des Baguirmiens, au nombre de six cents fusils et de deux cents cavaliers environ. Je l’accompagne. Le sentier que nous suivons est étroit et bordé d’arbres et de buissons épineux. On marche tout simplement à la file indienne. Le convoi de munitions, porté à dos de chameaux, a une section d’escorte et vient en arrière. Les canons sont traînés sur leurs affûts.

Les renseignements sur la position de l’ennemi, rapportés depuis trois ou quatre jours par les reconnaissances, étaient si précis, que pas la moindre erreur n’est commise. On prend la formation de combat à un kilomètre environ du tata de Rabah, pendant que les Sahariens et l’artillerie continuent leur route.

Le plan du commandant est le suivant :

La mission Saharienne, commandée par le capitaine, aujourd’hui commandant, Reibell, a reçu l’ordre, d’effectuer un mouvement tournant sur la gauche. La mission Joalland, ou Afrique Centrale, doit commencer l’attaque sur la droite. Enfin la mission du Chari, commandée par Robillot, tenue en réserve à la disposition du commandant, doit appuyer les efforts des troupes de Joalland, dès que le combat sera entamé.

Le tata de Rabah était formé par un vaste carré de huit cents mètres de côté, composé de palanques ; une levée de terre de soixante-dix centimètres de hauteur environ protégeait ses défenseurs contre les feux de notre infanterie. Sur trois cents mètres, le terrain autour du tata est soigneusement nettoyé de tout ce qui peut gêner le tir ; heureusement pour nous, il se trouve au delà de cette zone une broussaille assez épaisse qui