Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/244

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prisonniers, pour la plupart esclaves bornouans ou baguirmiens, qui furent remis en liberté et qui purent regagner leur pays.

Parmi les prisonniers de marque se trouvaient trois des autres Hadjia, fille de Senoussi, mère du fils de Fad-el-Allah nommé Mahmoud. La Pahouine Niarinzé, compagne de Crampel dans son expédition, fut aussi reprise, ainsi que maintes épaves ou débris des expéditions africaines qui nous avaient précédés. C’était en un mot l’anéantissement final de la puissance barbare qui avait terrorisé si longtemps l’Afrique Centrale, qui venait de s’accomplir. Gloire à ceux qui y ont contribué ! Lamy, Robillot, Reibell, Joalland, et tous leurs collaborateurs, peuvent être fiers de leur œuvre. Ils ont porté haut et ferme le drapeau de la France. Pendant que s’accomplissaient tous ces événements, je restais installé à Koussouri où je négociais avec les divers chefs rabistes, qui erraient fugitifs, entre Dikoa et Koussouri.


niarinzé, telle qu’elle était à son voyage en france en 1890.

N’ayant pu rejoindre Fad-el-Allah, ils n’avaient plus qu’une ressource, celle de se rendre. C’est ce qu’ils firent les uns après les autres. Il en venait à moi tous les jours et la certitude qu’ils avaient, non seulement d’avoir la vie sauve, mais de conserver leurs familles et leurs biens, ne contribuait pas peu à nous amener des soumissions. Comme ils rendaient en même temps leurs armes, nous fûmes bientôt en possession de 1 500 fusils environ. C’était bien la débâcle finale et la chute de l’empire de Rabah.

Le 24 mai 1900, date mémorable, tout était fini. Les trois