Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/301

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et la confiance existant entre nous, doivent subsister et être préservées de tout ce qui pourrait les atteindre. Je vous dis cela parce que votre hôte (de Béhagle) celui qui est venu porteur d’une lettre de votre frère (Rousset) et qui a prétendu être un de ses agents, ne doit pas être cru et ses prétentions sont inadmissibles.

Cet homme est simplement un commerçant venu chez nous demander l’autorisation de faire du négoce. Je ne m’explique pas que vous disiez qu’il ira à Zinder et que vous irez ensuite à Bougoman, sans mon autorisation.

Je prends patience et j’attends d’avoir terminé mes affaires pour discuter avec vous et aviser ensemble de régler la question de la façon la plus convenable. Si vous avez confiance en Dieu et en Gentil, mes engagements avec Gentil ne seront pas infirmés, et la confiance continuera à régner entre nous. C’est tout. Salut.

Pour traduction conforme.
Signé : Hassen, interprète.


Cette lettre, pleine de bon sens, n’eut aucun effet, et Prins et de Béhagle se mettent en route, l’un par eau, dans une embarcation en acier, l’autre par terre.

Prins ayant atteint Fadjé, point situé à une vingtaine de kilomètres en aval du confluent du Chari et du Logone, fut brusquement assailli par un parti de deux cents cavaliers de Rabah, qui, sans provocation aucune, ouvrirent le fou sur lui, à une vingtaine de mètres. Fort heureusement, personne des nôtres ne fut atteint ; les balles traversèrent la coque de l’embarcation en plusieurs endroits, et ce fut tout. La riposte ne se fit pas attendre et les cavaliers s’enfuirent, laissant quelques uns des leurs sur le terrain.

La réception était vraiment peu engageante et il ne semblait pas d’après cela, que des négociations avec Rabah eussent grande chance de succès.

Ce fut l’avis de Prins qui rebroussa chemin et rejoignit de