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Page:Georges de Lys - Les Conquerants de l'air, 1910.djvu/166

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Comme l’Allemand touchait le sol, deux bras de fer l’étreignirent. Avant que sa bouche pût proférer un cri, un épais bâillon lui enveloppait la tête. En même temps la pointe acérée d’une arme se posait sur sa poitrine et le froid d’un canon de revolver sur sa tempe.

Dans un désarroi, il s’abandonna. En un clin d’œil il gisait à terre, ligoté, réduit à la plus complète impuissance. Des mains le fouillèrent, expertes, sondant les doublures. Avec rage, Hofer sentit passer aux mains de ses vainqueurs ses papiers secrets et le fameux rescrit signé du plus haut dignitaire de l’empire, connu pour ses sentiments xénophobes, et grâce auquel toutes difficultés s’aplanissaient devant lui.

Salbris se pencha sur son prisonnier.

« Je vais écarter votre bâillon pour que vous me puissiez répondre ; mais au moindre appel vous êtes mort. »

Il desserra l’étoffe et interrogea :

« Où sont vos hommes ? »

L’Allemand garda le silence.

Sur un signe de Roland, Troussequin appuya sur le coupe-coupe, dont la lame entama la chair… Le captif alors avoua :

« Je ne sais au juste. J’ai pris les devants quand, hier, j’ai vu baisser votre appareil.

— Mais vous leur avez fixé un rendez-vous ?

— Oui.

— Où cela ?