Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/120

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je m’étais proposé me poursuivait toujours, et je pensais en dormant : Si je suis à terre, je n’ai pas traversé l’Atlantique, c’est donc que je ne serais pas parti. Le rêve devenait alors un atroce cauchemar. Je me réveillais baigné d’une sueur froide pour constater avec joie que j’étais à bord du Firecrest. Vite je jetais un coup d’œil sur le pont pour voir si tout allait bien à bord et je me rendormais en souriant à la pensée que mon navire se rapprochait sans cesse du but.

Bien souvent aussi c’était pendant le jour que je cherchais à prendre du repos. Souvent alors vers le soir la brise se levait et je passais la nuit à la barre. Il était toujours difficile de résister au sommeil ; mais je ne m’ennuyais jamais pendant ces longues heures, de veille. Le Firecrest glissait doucement laissant