Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/132

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poste était juste assez large pour me permettre de me tenir entre le réchaud à tribord et les barils d’eau de l’autre côté.

Si, dans un moment d’inattention, je posais une tasse ou un plat, il roulait immédiatement par terre du côté opposé. Mon réchaud avait aussi la mauvaise habitude de renverser de l’eau bouillante sur mes jambes et mes pieds nus ; je devais garder une attention constante pendant que mon navire roulait dans les vagues.

Cet après-midi-là je vis une énorme baleine couper ma route à l’avant du navire, déplaçant des montagnes d’eau ; le monstre marchait en ligne droite, à une vitesse de plus de dix nœuds ; probablement poursuivi par des narvals, qui sont ses ennemis naturels, il se souciait peu des obstacles qu’il pouvait rencontrer sur sa route.