Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/148

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perdus. Aussi loin que l’œil pouvait voir, il n’y avait rien qu’un furieux tourbillon d’eau que surplombait une armée de nuages noirs comme de l’encre, poussés par la tempête.

À 10 heures, le vent avait atteint la force de l’ouragan, les vagues étaient démontées, courtes et vicieuses ; leur crête était déchirée par le vent en petits tourbillons qui déferlaient et devenaient blancs d’écume ; ils se précipitaient sur mon petit navire comme s’ils voulaient le détruire. Mais lui battait toujours son chemin au travers des vagues, si vaillamment que j’avais envie de chanter. C’était la vie.

Tout d’un coup, un désastre sembla m’engloutir ; il était juste midi ; le Firecrest faisait route presque vent de travers sous un morceau de sa grand’-