Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/149

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voile et le foc. Soudain, je vis arriver de l’horizon une vague énorme, dont la crête blanche et rugissante semblait si haute qu’elle dépassait toutes les autres. Je pouvais à peine en croire mes yeux. C’était une chose de beauté aussi bien que d’épouvante. Elle arrivait sur moi avec un roulement de tonnerre.

Sachant que, si je restais sur le pont, j’y trouverais une mort certaine, car je ne pouvais pas ne pas être balayé par-dessus bord, j’eus juste le temps de monter dans le gréement et j’étais environ à mi-hauteur du mât quand la vague déferla, furieuse, sur le Firecrest qui disparut sous des tonnes d’eau et un tourbillon d’écume. Le navire hésita et s’inclina sous le choc et je me demandai s’il allait pouvoir revenir à la surface.