Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/185

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tucket ; la première terre aperçue depuis la côte africaine, quatre-vingt-douze jours auparavant. Contrairement à ce que tout le monde pourrait croire, je me sentis un peu triste. Je comprenais que cela annonçait la fin de ma croisière, que tous les jours heureux que j’avais vécus sur l’océan seraient bientôt terminés et que je serais obligé de rester à terre pendant quelques mois. Je n’allais plus être seul maître à bord de mon petit navire, mais parmi les humains, prisonnier de la civilisation.

Le jour suivant, je passai à travers une flotte d’innombrables petits canots de pêche à moteur. Je remarquai aussi quelques rapides chasseurs guettant les contrebandiers d’alcool. Mercredi 12 septembre, j’eus le plaisir de rencontrer une partie de la flotte des