Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/228

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La simplicité de Newton, sa modestie, naissaient de sa supériorité. On s’en étonne, en considérant cette supériorité même. Les hommes de cet ordre font facilement des choses difficiles. Comment admireraient-ils des œuvres qui leur ont si peu coûté ? Ce n’est point un paradoxe de dire que la vanité ne naît point de la facilité du travail et de la rectitude des idées. Il faut avoir eu souvent tort pour s’enorgueillir d’avoir raison. Les hommes ne s’applaudissent que quand ils sont surpris de leurs productions ; ils attachent un grand prix au fruit des efforts pénibles. L’orgueil est le sentiment de la médiocrité, et l’aveu de notre faiblesse.

On ne comprend pas l’attraction, mais l’homme qui en doute comprend-il comment il existe ? Nous vivons et l’attraction agit par la volonté de l’Être suprême ; ce sont deux faits de la nature, dont les causes et le mécanisme nous sont également inconnus.