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IX

SOPHIE GERMAIN À GAUSS


Je dois vous paraître bien coupable d’avoir tardé si longtemps à vous remercier de la lettre dont vous m’avez honoré, et de l’envoi du mémoire que vous avez bien voulu y joindre. Cependant il n’y a pas de ma faute : le paquet ne m’a été remis qu’il y a huit jours. M. de Sacy était en voyage depuis plus de deux mois et on avait négligé chez lui de me le faire tenir. Il est vrai que, n’espérant pas de vous une réponse si prompte, je n’avais mis aucun soin à m’informer des lettres qui m’étaient adressées.

Votre mémoire m’a fait d’autant plus de plaisir que je le connaissais déjà par une lecture rapide que m’avait procurée l’un des savants auxquels vous l’avez envoyé, il y a déjà longtemps, et qu’ayant toujours eu le désir d’étudier comme on doit le faire tous les ouvrages qui sortent de votre plume, je l’avais inutilement fait demander à Leipzig d’où j’avais reçu pour réponse que l’é-