Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/360

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par des œuvres remarquées, Zacharie Astruc, que le Conseil municipal a confié le soin de reproduire les traits de Sophie Germain. Il était difficile de mener une telle œuvre à bonne fin. Aucun portrait de l’illustre mathématicienne n’existe ; du moins, malgré de longues recherches, n’en a-t-on pas trouvé. Toutes les personnes de son intimité ont disparu. Point de renseignements, à cet égard, dans les rares et courtes notices qui, autrefois, avaient parlé de ses écrits. Vous savez que son nom lui-même était tombé dans un injuste oubli. Fallait-il se contenter d’une image purement idéale ? Heureusement, la tête de Sophie Germain avait été moulée sur son lit de mort pour une étude phrénologique ; le Muséum possédait ce moulage unique et, quand le souvenir du monde savant se réveil!a, un exemplaire de ce document précieux me fut offert par les professeurs : c’est lui que l’artiste a consulté, étudié, reproduit. La figure que nous avons sous les yeux est donc, quant à la forme, d’une exactitude rigoureuse.

« Mais ce plâtre inerte, au crâne sans chevelure, à la physionomie sans regard, sur lequel la mort laisse apercevoir sa froide rigidité, il fallait l’animer, lui attribuer une réalité vivante, le forcer en quelque sorte à reprendre l’expression perdue ; et, pour cela, que faire ? L’artiste a compris qu’il trouverait le secret d’une résurrection, non dans la banale étude du modè!e qui porte les signes de l’inévitable destruction,