Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/376

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dérivait toujours de la contemplation concrète et abstraite qui permet à l’induction de généraliser et à la déduction de systématiser. Cette familiarité ne se dément pas dans les détails. Parle-t-elle de l’analogie dans l’ordre physique, moral et intellectuel et de son influence sur le langage figuré, elle nous prévient contre ceux qui considèrent simplement l’analogie comme une méthode. Pour Sophie Germain, l’analogie existe par elle-même ; notre intelligence est propre à la reconnaître :

« Elle aide nos premiers efforts, elle instruit l’enfant, quelquefois aussi elle l’induit en erreur... »

Cette dernière remarque, faute d’avoir été faite par Thurot l’a conduit à nous donner comme exemples d’abstractions, des actes d’insuffisance mentale dans lesquels l’enfant, incapable de discerner une véritable analogie, donnait un même nom à des êtres fort différents au fond. Dans cet ordre de confusions, on arriverait à méconnaître les traits les plus caractéristiques du génie qui, dans les constitutions cérébrales les plus complètes et les plus harmoniques, résulte toujours d’une induction soutenue par les abstractions les plus élevées.

Mais, sans insister davantage sur les questions psychologiques, suivons Sophie Germain dans son étude des lettres, aux différentes époques dont elle a examiné les opinions systématiques. Ici nous devons déclarer que Sophie Germain dépasse toutes les prévisions du lecteur.