Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/402

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

succès de la jeune géomètre y ont confirmé les souvenirs d’admiration, dont une amitié, restée sans nuages jusqu’au dernier jour, n’excluait pas chez l’aimable et heureuse octogénaire la pensée que son illustre sœur, en consacrant à la science tout son esprit et tout son cœur, n’avait pas choisi la meilleure part[1].

_______




PIÈCE N° 7

COMPTE RENDU DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES



M. Chasles présente de la part de M. le prince Boncompagni un exemplaire d’une lettre de Gauss à Mlle  Sophie Germain, photolithographiée à Florence. Elle comporte quatre longues pages d’une écriture très fine et très serrée[2].

Mlle  Germain avait fait passer ses travaux de ma-

  1. Était-ce bien le sentiment de la sœur de Sophie Germain ? Une indication précise eût été, pour le moins, intéressante. Le portrait psychologique tracé par Libri, qui l’avait connue ; les Lettres du général Pernety, de Gauss (le plus grand géomètre du siècle, vient-on de nous dire), de Fourier qui, lui aussi, fut secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, pour ne rappeler que ces noms illustres parmi tant d’autres, témoignent de ce fait que Sophie Germain ne prenait pas une part médiocre de la vie, puisqu’elle « s’oubliait toujours pour ne songer qu’aux autres ». On rencontre chez elle une hauteur morale dont l’auteur de l’article du Journal des Savants, trop préoccupé, ce semble, de railler l’Œuvre philosophique et d’amoindrir le jugement favorable d’Auguste Comte, n’a pas été touché. H. S.
  2. Voir cette lettre dans la Correspondance, page 274.