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§ IV. — Tracé de l’aqueduc de La Brévenne.

De L’Orgeolle à Montromand. — L’aqueduc de La Brévenne, qu’on est convenu d’appeler ainsi parce qu’il captait, non pas précisément les eaux de cette rivière, mais celle d’une partie de ses affluents, a son origine dans la vallée de L’Orgeolle, au lieu dit Monoison, sur la commune d’Aveize. Ce point est à quatre kilomètres environ de Sainte-Foy-l’Argentière, en remontant la route nationale no 89, de Lyon à Bordeaux, qui descend des hauteurs d’Iseron et de Duerne, et en face de la borne kilométrique 34, mais de l’autre côté de L’Orgeolle, c’est-à-dire sur la rive gauche de ce ruisseau. On ne peut se tromper sur l’emplacement de la prise d’eau, qui occupait une sorte d’esplanade au bas d’un escarpement, sur le flanc de la vallée, exactement à la cote d’altitude 616[1]. L’eau y jaillit de tous côtés à travers de nombreux éboulis qui proviennent sans aucun doute, ainsi qu’il sera expliqué plus loin, d’un réseau de galeries de captage effondrées. À quelque distance en contrebas, on distingue, bien que masqué par des broussailles, le specus de l’aqueduc, où de l’eau vient encore s’engager, mais pour se répandre un peu plus loin dans la prairie par les brèches qui se sont ouvertes. Dès ce point de départ, le canal a la forme voûtée en plein cintre qu’il présentera partout. Il va vers l’amont de la vallée, et par conséquent se rapproche peu à peu du ruisseau. À deux ou trois cents mètres de la prise d’eau, il passe sous l’un des bâtiments de la ferme appelée Le Moulin de L’Orgeolle, et à cinq cents mètres plus loin il atteint le ruisseau, un peu plus haut que le petit hameau de La Mure. Là, L’Orgeolle est franchie par un ponceau, dont les fondations pourraient bien être précisément celles qui soutenaient l’aqueduc autrefois. Les ouvrages de prise d’eau, barrage, conduits souterrains, qui devaient être établis là pour entraîner une partie des eaux du ruisseau, n’ont pas laissé de traces apparentes; mais ils ne doivent pas être complètement détruits, car on dit qu’en temps de crues abondantes, le canal

  1. J’ai opéré le nivellement en partant de la gare de Sainte-Foy-l’Argentière, dont la cote est 424m,30.