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rectangulaires de 0m,15 à 0m,20 de largeur sur 0m,05 à 0m,10 de hauteur.

Après leur passage sur ce pont, les tuyaux de conduite remontaient le long de la pente en face d’Ecully et se dirigeaient en obliquant un peu à l’ouest, vers le réservoir des Massues, peut-être en faisant un coude à un endroit donné, comme l’indique la carte d’Artaud, peut-être par une série de coudes moins accusés. Du réservoir lui-même (fig. 16), précédé de quatre arcs rampants, il ne reste que le radier, autour duquel on a élevé un petit mur à hauteur d’appui pour en faire une terrasse-belvédère. On ne voit donc pas la trace des trous par où venaient déboucher les tuyaux. Le mode de construction du massif de support est pareil à celui du pont-siphon.

Ce réservoir de fuite n’était pas à la fois un réservoir de distribution. Il était suivi d’arcades sur lesquelles les eaux continuaient leur cours en canalisation libre. D’après Flacheron comme d’après la carte d’Artaud, elles s’en allaient à un autre réservoir du côté de Trion. Cette question sera reprise au chapitre de la distribution.

§V. — Tracé de l’aqueduc du Gier.

Aperçu général. — Cet aqueduc, le dernier en date, est tout ensemble le plus étendu, le plus en vue et le plus parfait. Il dénote encore plus que les autres une forte unité de conception et de direction. Les procédés de construction s’y montrent exactement les mêmes d’un bout à l’autre, la pente en est sensiblement régulière ; ses ouvrages d’art apparents sont, sinon plus hardis ou plus ingénieux, du moins à la fois plus solidement et plus élégamment établis ; en outre, ils sont incomparablement plus nombreux. Sans égaler à beaucoup près, par la majesté de ses ruines, les grands aqueducs de Rome, celui-ci atteste d’une manière peut-être encore plus frappante un savoir et une expérience de l’art hydraulique que ne désavoueraient pas les plus habiles de nos ingénieurs modernes. Connu pour toutes ces raisons bien mieux que les trois précédents, il était donc aussi plus facile à suivre sur toute l’étendue de son parcours. Néanmoins, bien des détails importants restaient encore à rectifier ou à préciser, comme on le verra, et cela seul valait qu’on en reprît entièrement l’étude.