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On a conjecturé d’après des données à peu près certaines que le travail dans les mines avait une durée moyenne de dix heures[1]. Pour ces travaux en plein air, il est probable que la durée variait suivant les saisons, mais qu’elle n’excédait guère non plus cette moyenne.

III. — TRANSPORTS.

Une des questions dont les entrepreneurs ont toujours le plus à s’occuper, c’est celle du transport des matériaux à pied d’œuvre. - Parmi les constructions édifiées par les anciens, beaucoup ont exigé un luxe inouï de matière, des pierres et des bois de toutes provenances. Certains blocs taillés à d’énormes dimensions devaient occasionner, avec les moyens de transport dont on disposait, des difficultés sans nombre. Et pourtant à force d’intelligence et de patience on venait à bout de tout. L’on reste stupéfait des charges énormes que les anciens sont parvenus à charrier et installer sur place avec leurs engins mécaniques élémentaires.

Il est vrai que pour la construction des aqueducs de Lyon aucune difficulté matérielle, extraordinaire n’était à surmonter, les matériaux ayant généralement des dimensions moyennes, petites même, et l’usage étant, comme il a été dit, de les prendre à proximité. Les seuls matériaux qu’on eût à faire venir d’une assez longue distance étaient la pierre à chaux, ou peut-être la chaux éteinte en poudre, le tuileau et la brique (encore celle-ci provenait-elle, selon toute apparence, des exploitations d’argile de la région[2]) ; enfin, la pierre spéciale employée à quelques ouvrages apparents de l’aqueduc du Gier. Les entrepreneurs n’avaient donc besoin que de simples tombereaux (plaustra), pour les grandes routes ; et pour les chemins plus étroits, pour les pistes tracées provisoirement, de quelques chars plus légers tels que le serracum ou le palcillus, dont parle Lampride, sortes de brouettes. Enfin l’on avait toujours la ressource des mulets, sans négliger les transports à dos d’homme, d’usage habituel à cette époque de conquête et d’esclavage.

  1. Ardaillon, Les mines du Laurion dans l’antiquité, p. 93.
  2. V. ci-dessus, p. 274.