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De cet endroit même part un sentier à flanc de coteau, sensiblement de niveau pendant quelques centaines de mètres et qui marque la direction de l’aqueduc, depuis longtemps démoli aux abords du réservoir. Plus loin, certaines entailles dans le rocher, de distance en distance, aident à reconnaître la place de son passage. Mais le premier point où il ait laissé des vestiges distincts est à un kilomètre de l’origine, à peu près, au voisinage d’un chemin qui descend du hameau de La Roche, et atteint à l’endroit appelé La Blache la route de Poleymieu à Curis. Ces vestiges se réduisent à un massif de maçonnerie faisant, saillie au-dessus du sol, à une hauteur de 1m, 50 environ, mais dépouillé de son parement, à moitié enseveli sous une couche de terre végétale et une haie touffue dont les racines l’ont désagrégé. Ce massif supportait la cuvette de l’aqueduc, qui a été détruite. Sa longueur est d’une vingtaine de mètres ; il formait trait d’union entre deux travées souterraines, ou du moins en tranchée recouverte. Comme dans la plupart des aqueducs, aussi bien modernes qu’anciens, les constructions hors de terre sont en effet l’exception, et la canalisation est en sous-sol dans la plus grande partie de sa longueur.

Un peu au delà de La Blache, au bord et à droite de la route en descendant vers Curis, d’importantes carrières ont été ouvertes il y a peu de temps.

Fig. 3 — Profil de la section aux carrières de la Blache.

Leur exploitation a tranché le canal dont on voit, a 20 ou 25 mètres au-dessus du terre-plein de la carrière et à 1m, 50 au-dessous de son sommet, dans la muraille abrupte du rocher entaillé, se dessiner nettement la section et s’enfoncer le specus. En bas, parmi les quartiers de roches abattues, gisent de tous côtés des blocs de béton rougeâtre, de grands lambeaux de parois à la surface lisse avec ses reliefs et ses creux qui dessinent le profil géométrique de la section. Celle-ci (fig. 3) est à peu près conforme au dessin de Flacheron (v. fig. 1, p. 50), sauf qu’au lieu de trois dalles posées en encorbellement, il n’y en a qu’une seule reposant sur les deux piédroits à rebords évasés,