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romain. Par ce chemin, qui monte à pic dans le creux d’un vallon escarpé, on arrive, une cinquantaine de pas au delà du point de Flacheron, tout près d’un réservoir dont, cet auteur ne parle pas, analogue à celui de la fontaine de Toux, construit sur les restes d’un ouvrage de la même origine antique, et auquel aboutissent aussi de petites galeries de captage, fonctionnant à présent tant bien que mal, mais grâce auxquelles ce réservoir peut encore fournir de l’eau aux terres et aux fontaines de Couzon. Des galeries, détruites aujourd’hui, reliaient certainement ces captages et ce réservoir à l’aqueduc qui s’allonge à quelques mètres au-dessous et pour lequel ils avaient été disposés.

En continuant à suivre le niveau, on rencontre peu après le lit d’un torrent desséché. Etant descendu dans le ravin, j’y ai reconnu, dans un amas de pierres de toutes dimensions, un bloc de béton romain, d’authenticité assurée, large de 20 centimètres, long de 40, épais de 15, à côté de plusieurs autres fragments plus petits de même nature : débris évidents de l’aqueduc, qui devait être supporté, au-dessus de ce vallonnement, par une petite arche depuis longtemps effondrée.

Après un contour le long d’un saillant, l’aqueduc passe dans la vallée dont l’issue est à Saint-Romain-au-Mont-d’Or. Cette vallée de Saint-Romain porte aussi le nom de vallée d’Arche, dénomination caractéristique due sans conteste aux constructions apparentes qui subsistaient jadis de l’œuvre romaine. La chose est d’autant plus certaine qu’une autre vallée voisine, dont il va être question tout à l’heure, porte aussi le même nom ; nous trouverons de même sur le parcours de l’aqueduc du Gier le ruisseau des Arcs et le ruisseau d’Arche. Vers le fond de cette première vallée d’Arche, sur Saint-Romain, l’aqueduc du Mont-d’Or est coupé par la route qui va de Saint-Romain à Limonest par le col du mont Verdun. Une petite carrière a été ouverte dans le talus de ce chemin, à la cote 312 ; elle a, comme celle de La Blache, entamé la conduite, dont plusieurs blocs énormes sont encore là, épars, laissant voir la forme de la section, qui ne diffère du profil décrit plus haut que par la substitution de pans coupés aux bourrelets d’angles ; dans la terre, on aperçoit