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quatre, et, à vrai dire, le moins facile à connaître. En amont de Grézieu-la-Varenne, il forme bien plutôt un système de conduites ramifiées qu’un aqueduc proprement dit. À partir de là, à l’exception d’un vestige très apparent, mais dont on ne voit pas du premier coup la liaison immédiate avec les traces qui précèdent, il disparaît complètement, et ce n’est qu’à l’aide des observations que fournit le relief du terrain, et en éliminant les autres hypothèses proposées, que l’on peut déterminer son trajet et approximativement son point d’arrivée sur les collines de Lyon.

Branche d’Iseron. — La plus longue et la plus haute branche de cet aqueduc provient des alentours d’Iseron. Ce village est en effet perché presque sur la crête de cette ligne pittoresque de montagnes qui borne l’horizon à l’ouest de Lyon. L’altitude d’Iseron est d’environ 700 mètres. Les eaux y sont abondantes : des travaux de captage y ont été exécutés il y a quatre ou cinq ans à peine, non loin de l’endroit où se voient les premières traces de la conduite romaine. Ces traces se réduisent à peu de chose : ici une traînée de ciment rougeâtre, reste du radier, là quelques débris de maçonnerie ; ailleurs, une entaille régulière dans le rocher sur quelques mètres. On se guide à grand’peine, et plus par les souvenirs et les indications sommaires des vieilles gens du pays que par les lambeaux à peine visibles qui subsistent. On s’accorde pour placer le point de départ à l’amont du village, au lieu dit Moulin-Chirion. Le mieux est de citer M. Gabut, qui a vu et décrit tout ce que l’on peut voir dans cette partie-là :

« En sortant du village d’Iseron, et après avoir traversé le pont jeté sur le ruisseau (l’Iseron), on trouve au nord de la route, à peu près en face du village, un sentier étroit et rocailleux, interrompu brusquement à l’est par le trou béant d’une carrière de pierres à bâtir. Ce sentier suit la tranchée ouverte jadis dans le rocher pour l’établissement de l’aqueduc. En un point rapproché de l’entrée, sur la route, on voit dans le rocher une entaille de 0m,40 de largeur, qui doit être considérée comme ayant servi de radier au canal.

« Par son tracé, l’aqueduc devait contourner le flanc assez rapide de la montagne, et suivre, dans la direction nord-est, une