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ligne s’abaissant au-dessous de la cote 700 ; il passait au-dessus de la voisinée Braly, et arrivait au lieu dit Mont-Charbonnier.

« A la suite du Mont-Charbonnier, l’aqueduc avait une chute d’altitude assez prononcée. Il passait dans la terre dite Pilonnière, entre les hameaux Le Jumeau et La Milonnière. Au delà de ce dernier hameau, on perd sa trace. »

J’ai pu constater l’exactitude de ces renseignements et la difficulté, sinon l’impossibilité de découvrir des traces au delà, du point ci-dessus désigné. Mais cette canalisation avait évidemment une suite, et nous verrons tout à l’heure où il est vraisemblable qu’elle ait abouti.

Quittons donc pour l’instant cette première branche, transportons-nous en un autre point du versant, entre Iseron et Pollionnay, où d’autres vestiges existent, et voyons à quel système ils correspondent.

Bassin supposé au-dessus de Montferrat et branche du haut de Pollionnay. — La carte d’Artaud (Pl. I à la fin du volume.) indique, en un point marqué 6, non loin de la source du Dronan, affluent de l’Iseron, une origine de conduite ; un peu au-dessous, au point 5, un croisement qu’on ne s’explique guère ; enfin, plus bas, au point 7, une jonction. En repérant ce point y sur le terrain, j’ai reconnu qu’il se trouve à la cote 550 environ, au-dessus du hameau de Montferrat, et correspond à un petit plateau, légèrement creusé en forme de cuvette allongée, dont le grand axe, parallèle à la direction nord-sud, soit sensiblement à la ligne de faîte des montagnes, aurait environ 80 mètres de long, et le petit axe, 50 mètres. Au bord occidental de ce palier, on voit encore debout les pans de murs d’un bâtiment de ferme, incendié il y a une trentaine d’années. Deux puits, dont l’un est au milieu des ruines, sont situés en face l’un de l’autre, marquant à peu près les deux extrémités du petit axe de la cuvette. Si l’on suit la direction de cette ligne en descendant la pente, on longe une sorte de dos d’âne, sur lequel sont mis à nu, de distance en distance, quelques débris de maçonnerie ; ces débris se confondraient avec les fragments du rocher, si l’on ne distinguait les morceaux de chaux qui y adhèrent. C’est la voûte d’un canal,