Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/17

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épars d’une conversation toujours variée, toujours piquante, où les jeux de mots et les idées, la force et le badinage sont toujours à leur place, et conviennent à chaque jour, quoiqu’on en dise le lendemain. Le privilège de la grâce semble être de s’accorder également bien avec tous les genres, tous les partis et toutes les manières de voir. Elle ne touche à rien assez rudement pour blesser, ni même assez sérieusement pour convaincre, et jamais elle n’ébranle la vie qu’elle embellit.

Je pourrais continuer encore long-tems le portrait du Prince de Ligne, car on cherche mille tours divers pour peindre ce qui est inexprimable, un naturel plein de charmes. Mais après avoir essayé toutes les paroles, je devrois dire encore comme Eschine : — Si vous êtes étonné de ce que je vous raconte de lui, que seroit-ce si vous l’aviez entendu !


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