Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/19

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LETTRES
ET PENSÉES
DU PRINCE DE LIGNE.

LETTRES.

Au Roi de Pologne, pendant l’année 1785.


Vous m’avez ordonné, Sire, de vous entretenir d’un des plus grands hommes de ce siècle. Vous l’admirez quoique son voisinage vous ait fait assez de mal ; et, vous plaçant à la distance de l’histoire, tout ce qui tient à ce génie extraordinaire vous inspire une noble curiosité. Je vais donc vous rendre un compte exact des moindres paroles que j’ai entendu dire moi-même au grand Frédéric. Rien n’est indiffèrent dans un tel récit, puisque tout sert à peindre le caractère. L’homme dont je parle, et celui à qui je m’adresse donneront de l’intérêt à tout ce que je raconterai.

Je n’aime pas à parler de moi, et le je m’est