Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/241

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non pas d’un combat. Le voyage de Votre Majesté a fait la plus grande sensation en Europe. Je me souviens de lui avoir dit un jour, qu’elle m’ordonnoit d’avouer ce que je pensois d’elle, qu’outre son imperturbabilité elle avoit aussi la science des à-propos.

Comme je l’étudie, cette science, voici le moment de l’employer. Je crois qu’il est à propos que je finisse, et que je présente à Votre Majesté Impériale les assurances, etc.


LETTRE


Madame,


JE ne puis l’emporter sur Votre Majesté Impériale que par la longueur de mes lettres. Si j’ai sur elle un avantage quelconque, je suis plus puissant que toutes les puissances de la terre, qui ne peuvent pas même l’égaler en rien, ni en bienfaisance, ni en justice, ni en générosité, ni en grandeur d’ame. Mes lettres sont long-tems en chemin. Votre Majesté peut toujours se flatter d’un silence de trois mois quand elle craint une réponse.

Je dévore les lettres de Votre Majesté, et puis, de peur de les perdre, je les cache dans un sachet, car je n’aime pas les gens à portefeuille ; et, grâce à Dieu, j’ai le même bureau