Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/261

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sans relâche…, réunissant tant d’aimables et d’excellentes qualités…, alliée si proche d’un trône puissant, et néanmoins enfermée dans une horrible prison. Ah mon Dieu ! mon imagination est si mal en France. Je me hâte de retourner à Pétersbourg.

Voilà donc encore, grâce à V. M. une famille aussi heureuse qu’elle est vertueuse et intéressante. Le comte de Choiseuil mérite vos bienfaits à tant d’égards ! et son fils que je connois beaucoup est bien digne de son père et des bontés de mon auguste Souveraine.

Il faudra faire bien attention à la date : on ne saura plus de quel pays on parle, car il n’y aura bientôt plus de noms étrangers à Pétersbourg. L’Europe et l’Asie y seront naturalisées, et la Seine, qui n’a pas l’honneur d’avoir affaire à V. M. I. comme cinq mers de ma connoissance ses très-humbles servantes, envoie les habitans de ses rives, jadis fortunées, sur les bords de la Neva. Vos braves soldats interrogés par quelques voyageurs, dans quelques années répondront :

Nous combattions, Seigneur, avec Montmorency.
Richelieu, Langeron et ce fameux Lacy.

Que manque-t-il, Madame, à présent à votre gloire ? elle égale vos bienfaits : c’est tant dire, etc.