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Au mois de septembre 1794.

De Woerlitz, chez le Prince de Dessau.


M a d a m e,


JE savois bien que la maison d’Anhalt étoit la première dans l’almanach par ordre alphabétique, et même généalogique ; mais je ne lui connoissois pas tant de goôt pour les jardins. Quel cousin que ce cousin de V. M. I. ! Ceci ressemble beaucoup à Czarskozelo ; c’est à peu près le même genre. N’étant pas si grand souverain, il ne se passe pas tant de caprices ; il ne prend pas tant de licences poétiques. Son gothique n’est pas couleur de rose, comme celui que j’ai été assez insolent pour reprocher à V. M. En vérité, quand j’y pense, je suis effrayé d’avoir soutenu quelquefois mon opinion avec entêtement. Je me ressouviens encore de l’Ukase sur le duel, que j’ai osé attaquer avec tant d’audace, que, tout en le défendant, V. M. m’en a presque proposé un. Je veux même qu’elle se rappelle toutes mes brutalités, mes opiniâtretés et jusqu’à la mauvaise foi que je mettois quelquefois dans la discussion pour me tirer d’affaire. Elle verra