Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/267

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pudeur de l’éducation, et par habitude appartient plus à votre sexe qu’au notre. Le grand Condé ne se gênoit pas, et a dit :

Si je n’ai pas une couronne,
C’est la fortune qui la donne,
Il suffit de la mériter.


A votre place, Madame, il auroit dit : Je suis celui qui la porte le mieux.

Je reviens à mes moutons du Prince de Dessau : ils sautent et mangent sous mes fenêtres les fleurs qui émaillent la plus belle des pelouses. Je suis moins personnel que M. de Voltaire, qui dit : Je n’aime les moutons que lorsqu’ils sont à moi ; et moins gourmand que le duc de Nevers, qui dit, en voyant l’abbé de Chaulieu admirer pastoralement un troupeau : Peut être que de tous ces gueux-là, il n’y en a pas un qui soit tendre. Je conseille à V. M. I. d’acheter une nouvelle édition de mon Coup-d’Œil sur Belœil, où elle verra la description de Woerlitz, qui est, en vérité, l’un des plus beaux lieux du monde.

Si V. M. s’étonne de me voir occupé de foin au lieu de lauriers, c’est que cette moisson est plus aisée : j’aurois bien voulu cependant essayer de la plus belle tout comme un autre ; mais apparemment que je suis mort avec