Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/283

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diplomates ne trouvent pas sur leurs cartes. Lorsque l’ennemi sait que le chef des armées a toute l’autorité pour faire la guerre ou la paix, il ne compte pas sur les intrigues de cour qui lui procureroient un négociateur plus facile. Les médiateurs de bonne volonté, les puissances obligeantes qui veulent se mêler de tout apprennent avec chagrin par la gazette qu’on a su se passer de leurs services.

Qu’on ne dise jamais : La politique de la Prusse, de l’Angleterre, de la France, de l’Espagne, de la Hollande etc. — C’est l’intérêt particulier, l’ambition, la vengeance ou le plus ou moins de logique ou d’humeur de l’homme ou de la femme en crédit, qui fait souvent prendre un parti qu’on met sur le compte ténébreux d’un profond calcul diplomatique. C’est ainsi que la personnalité a presque toujours allumé la guerre. La place des Victoires où les nations sont enchaînées a été la cause d’une guerre. Les gants de la duchesse de Marlborough ont joué un grand rôle. Les plaisanteries du Roi de Prusse sur une souveraine, une maîtresse, un grand et petit ministre, ont décidé la ligue qui a manqué le précipiter de son trône.