Page:Gervaise de Latouche - Le Portier des Chartreux, 1889.djvu/144

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noyons notre malheur dans le foutre ! — Que tu me fais de plaisir, me répliqua t-elle en répondant à mes caresses ! Ta douleur augmentait la mienne. Oui, profitons du seul moyen que nous ayons de nous consoler. Arrive tout ce qui pourra, tant que j’aurai cela dans la main, continua-t-elle en me prenant le vit, je ne craindrai pas la mort même. N’appréhende pas qu’on vienne nous interrompre, j’ai retiré la clef ; ils ne peuvent entrer qu’en jetant la porte en dedans. Charmé de cette heureuse précaution inspirée par l’amour, je la caressais avec un nouveau plaisir ; mon vit, qu’elle tenait toujours dans sa main, était toujours d’une raideur qui l’enchantait. Vite, lui dis-je, mets-le dans ton cher conin ; Nicole, que tu me fais languir ! Elle ne se pressait pas, continuait de serrer mon vit, et paraissait surprise de sa grosseur, qu’elle prenait pour l’effet de ses caresses. Je voulus le mettre moi-même. — Attends, mon cher ami, me répondit-elle en me pressant dans ses bras ; laisse-le venir encore plus gros et plus long. Ah ! je ne l’ai jamais vu plus beau : est-il augmenté cette nuit ! l’abbé n’était pas apparemment si bien partagé que moi des dons de la nature. J’aurais ri de cette pensée de Nicole, si je n’avais pas été en humeur de faire autre chose. — Ah ! que je vais avoir de plaisir ! reprit-elle en se le mettant. Pousse, cher ami, pousse ! Il n’était pas besoin de me le dire : j’enfonçai, et, m’appesantissant