Page:Gervaise de Latouche - Le Portier des Chartreux, 1889.djvu/52

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j’adorerai quelque jour ce dieu dont vous parlez ; mais il est encore étranger pour moi ; avant d’aimer il faut connaître ; proportionnez vos expressions à la faiblesse de mes connaissances ; expliquez-moi d’une manière simple tout ce que vous venez de me dire. — Je le veux bien, me répondit la sœur. Le vit est mou, lâche et petit quand il est dans l’inaction, c’est-à-dire quand les hommes ne sont pas excités ou par la vue d’une femme ou par les idées qui leur en viennent ; mais offrons-nous à leurs yeux, découvrons la gorge, laissons voir nos tétons, montrons-leur une taille fine, une jambe dégagée, — les grâces d’un joli visage ne sont pas toujours nécessaires, — un rien les frappe, leur imagination travaille ; elle s’exerce, elle pénètre toutes les parties de notre corps ; elle se fait les plus beaux portraits, donne de la fermeté à des tétons qui souvent n’en ont guère, se représente un sein appétissant, un ventre blanc et poli, des cuisses rondes et potelées, fermes, une petite motte rebondie, un petit conin entouré de tous les charmes de la jeunesse : ils pensent alors qu’ils goûteraient des délices inexprimables s’ils pouvaient y mettre leur vit. Dans ce moment le vit devient gros, s’allonge, se durcit ; plus il est gros, plus il est long, plus il est dur plus il fait de plaisir à une femme parce qu’il remplit davantage, frotte bien plus fort, entre bien plus avant, procure des délices, des élancements qui vous ravissent. — Ah ! dis-je à Monique, que