Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/103

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d’esclaves qui portent des plateaux et jettent du riz en l’air comme on jette des fleurs dans nos processions. La danse se termine par un repas. Quelquefois ils font l’exercice du sabre ou du bâton ; deux partis se rangent en face ; deux champions se détachent, se portent quelques coups en mesure et en dansant, puis font place à deux autres et ainsi de suite. Ils sont assez adroits, car malgré le cohue il n’arrive presque jamais d’accidents. Pour ce jeu, ils ont à la main gauche un petit bouclier rond, en peau de rhinocéros, qu’ils frappent du plat de leur sabre.

Un jeu intéressant est celui du bœuf ; on attache un jeune taureau par le cou avec une longue corde passée, mais non nouée, autour d’un poteau très solide, ce qui lui conserve sa mobilité ; l’orchestre joue et une nuée de danseurs s’avancent autour du taureau, faisant des contorsions et l’agaçant. Lorsque le taureau charge un groupe, quelques-uns attrapent le bout libre de la corde et tirent, pendant que d’autres font une diversion. Quelquefois le taureau emporte la corde et alors c’est un sauve-qui-peut général, mais ils le rattrapent bien vite et très adroitement.

Leur nourriture se compose de riz, d’œufs, de légumes, de fruits, de viande de bœuf et de cabris, de volaille et de poisson. Quand ils veulent tuer un bœuf, ils le tournent vers la Mecque ; le sacrificateur invoque Allah miséricordieux, et lui tranche la tête. Ils ont en horreur les chiens et les cochons qu’ils détruisent tant qu’ils peuvent ; et si, par hasard, ils sont touchés par un de ces animaux, ils courent bien vite se purifier.