Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/111

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pleine mer et par de gros temps, un trajet d’une centaine de lieues.

Avant l’installation des Européens, les Comores ne produisaient aucun article d’exportation, mais leurs bateaux transportaient en Arabie les produits de Madagascar et de la côte d’Afrique. En 1614, les Hollandais en trouvèrent dans les ports de la mer Rouge, où ils se rendaient tous les ans avec la mousson de S.-O., en passant par les marchés de la côte orientale d’Afrique. Un peu plus tard, Flacourt les trouva à Madagascar : "Cette rivière, dit-il, descend d’une grande montagne qui est au milieu de l’isle, de laquelle descend une autre rivière du mêsme nom, qui court devers l’ouëst, dans une grande baye fréquentée par ceux des isles de Comoro, dont l’habitation se nomme Taulangh, ou Itolle. Cette montagne est dans le pays des Ancianactes qui sont riches en or, bœufs et ris………

Ensuite le long de la mer de l’ouëst, le païs se nomme Andouvouche, qui signifie baye. Ceux des isles Comoro fréquentent avec des barques et y viennent acheter du ris, des pagnes de soye et des esclaves ; et troquent de l’argent pour de l’or ainsi que j’ay appris".

Le principal commerce des Comoriens a toujours été la traite des esclaves. Autrefois ils allaient les vendre dans les ports de la mer Rouge ; mais vers la fin du siècle dernier, et jusqu’à l’établissement des Français à Mayotte, ils les apportaient de Madagascar et de la côte d’Afrique dans les Comores, où les négriers Européens venaient les chercher. Aujourd’hui que les boutres ne peuvent se charger,