Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/182

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chaises à porteurs à treillis et rideaux hermétiquement fermés. M’Samoudou renferme sept ou huit mosquées d’une architecture massive et très simple. Toutes ont sur leur façade un portique couvert, et des bassins pour les ablutions. Autant que j’ai pu en juger, de la porte, elles ne renferment que des nattes sur le sol, et quelques inscriptions arabes sur les murs. Une seule, celle du centre, est surmontée d’un minaret haut d’environ quarante pieds. Aucune boutique n’est apparente. Quelques maigres magasins, qu’on ne peut découvrir sans guides, tenus par des Indiens ou des Arabes, contiennent des étoffes anglaises, indiennes ou arabes, des épices, des dattes, de la verroterie, de la faïence, des essences, et quelques autres objets de provenance européenne ; les seuls produits du crû sont des colliers faits de pâte de sandal rapé et de gomme, de clous de girofle, et de pépins de jamrosa. Les légumes, la viande, le poisson se vendent sur la voie publique. Un escalier, enfermé entre deux murs, conduit en ligne droite de la ville à la citadelle. J’avais gravi péniblement, et par un soleil de midi, ses 280 marches fort raides et j’étais arrivé à la première porte lorsqu’on m’arrêta ; la citadelle servait ; en ce moment, de lazaret pour des varioleux, qu’on avait établis dans des baraques sur la plate-forme. Tout ce que je pus voir c’est qu’elle a une première enceinte peu élevée, puis une seconde crénelée et très escarpée, et au centre un donjon carré au-dessus duquel flotte le pavillon. Trois vieux canons de fer dépassaient les créneaux de la plate-forme. L’ensemble de cette petite forteresse avait