Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/189

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et par les Hollandais Angovan, Angon, Anjuanii, Ansüannii, a été peuplée de la même manière et à la même époque que Mohéli ; d’abord par des noirs d’Afrique, ensuite par des Arabes et des Malgaches. A l’arrivée de Mohamed-ben-Haïssa à la Grande Comore, vers 1506, un de ses fils, Hassani-ben-Mohamed, s’établit à Anjouan avec une partie des Chiraziens. L’île n’avait pas de sultan, elle était divisée entre sept ou huit chefs et formait autant de quartiers indépendants. L’établissement des Chiraziens se fit sans lutte avec les premiers habitants. Peu de temps après son arrivée Hassani épousa Djombé-Adia, fille de Fané-Ali-ben-Fané-Fehra, chef de M’Samoudou et le plus puissant de l’île. Grâce à ce mariage, Hassani parvint à établir son autorité sur les autres chefs ; il continua l’unité du gouvernement et se fit proclamer sultan. Il fut le premier sultan d’Anjouan. Son fils Mohamed lui succéda et joignit Mayotte à son royaume d’Anjouan par son mariage ave Djombé-Aminah, fille de Ouazire Massilaha, chef de M’Zambourou, au nord de Mayotte ; il résida à Mayotte pendant sept ans. Il paraît avoir également établi son autorité sur Mohéli et une partie de la Grande Comore, et c’est de lui que datent les prétentions d’Anjouan à la souveraineté des trois autres Comores. A sa mort, son fils Haïssa, qu’il avait eu à Mayotte de Djombé-Aminah, lui succéda à Anjouan et Mayotte ; déjà Mohéli et Comore ne reconnaissaient plus que de nom la souveraineté d’Anjouan. Comme beaucoup d’Arabes, Haïssa avait plusieurs femmes ; celle d’Anjouan appelée Mollana ou Moina-Alachora lui succéda pendant la minorité de ses enfants ;