Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/300

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. « Ce qui frappe tout d’abord, écrivait M. le docteur Daullé dans sa remarquable thèse sur les maladies de Mayotte, c’est l’unité d’affection. Le fond de la pathologie de cette île est la fièvre intermittente sous toutes ses formes, avec tous ses types, depuis l’accès le plus simple jusqu’à celui qui se termine en quelques heures par la mort. En effet, des mois entiers se passent sans voir dans l’hôpital de Mayotte autre chose que des manifestations de l’intoxication paludéenne. Mais il faut ajouter que si ce genre de maladie est unique, il n’épargne personne, ni sexe, ni âge, ni constitution, ni tempérament ; dans un intervalle plus ou moins long, tous y passent ; et il est impossible de dire que ce sera plutôt tel que tel autre qui en sera d’abord atteint. Les changements atmosphériques introduits par la succession des saisons n’engendrent pas de nouvelles maladies, mais ils ont une grande influence sur leur développement, leur forme, leur type, leur complication et leur degré de curabilité. La facilité avec laquelle les nouveaux endémiques est d’autant plus grande que la saison de l’hivernage est plus prononcée, que les chaleurs sont plus fortes, que les pluies tombent avec plus de force, que le sol est plus détrempé. Très ordinairement la fièvre, quoique endémique pendant l’année, diminue considérablement en avril pour redevenir fréquente en septembre. Si l’on profite de l’intervalle compris entre ces deux époques, qui est en même temps la saison sèche et fraîche, les modifications qui se font dans l’état