Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/84

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aujourd’hui, la race dominante dans les Comores ; elle est ainsi rapportée par le manuscrit de Mayotte : "Peu après les Portugais, il est venu beaucoup d’hommes de Chirazi, vers la Palestine (sic), pour rester dans les îles. Ils sont partis de Palestine au nombre de sept boutres. Le premier aborda à Souahéli, le deuxième à Zanzibar, le troisième à Tonguy, le quatrième à Gongué, le cinquième à Gazizad, le sixième à Anjouan et le septième à Bouéni, sur la côte de Madagascar. Dans chacun des sept boutres il y avait un prince de Chirazi, et tous professaient la religion mahométane ; et dans tous les pays cités plus haut il y eut prince de Chirazi qui régna. Ceux qui sont arrivés à Bouéni ne régnèrent que fort peu de temps ; ils furent dominés par les Sakalaves qui sont encore aujourd’hui leurs maîtres ; ils sont connus sous le nom d’Antalaoussi (Antalotes)".

Les migrations malgaches suivirent de près l’arrivée des Européens dans la mer des Indes. Peut-être commencèrent-elles plus tôt ? Mais une des premières connues est celle de Diva-Mamé, un des chefs du Bouéni, qui vint avec une troupe nombreuse de Sakalaves s’établir à Mayotte dans les premières années du XVIè siècle. Ces émigrations, composées principalement de Sakalaves, devinrent fréquentes pendant les siècles suivants ; on peut les attribuer aux guerres incessantes et sans merci que se faisaient les peuplades malgaches ; il ne faut pas les confondre avec les expéditions dévastatrices que firent, pendant le siècle dernier et les premières années de ce siècle, les Sakalaves, les Antankares, les Betsimitsaracs, etc. Les guerres