Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/87

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et surtout à Mohéli, ils se rapprochent davantage du type éthiopique par un teint foncé, un nez épaté et de grosses lèvres.

Presque tous les Antalotes ont adopté la religion et les usages des Arabes ; leur langue, véritablement la langue nationale des Comores, est un composé de mots souahélis et malgaches. Je donnerai plus loin un vocabulaire de quelques termes usuels.

Les Antalotes forment, à peu près, les quatre dixièmes de la population totale.

Sous le nom général de Cafres, on comprend tous les esclaves introduits par la traite, soit de la côte d’Afrique, soit de Madagascar, et dont il est impossible de déterminer exactement la provenance. La masse appartient aux tribus Makoua, Moutchaoua et M’Chambara ; on y trouve tous les degrés du type éthiopique, depuis le nègre croisé du Souahéli, provenant du marché de Zanzibar, jusqu’au Cafre aux dents limées en pointe et aux tatouages bizarres. Ils sont restés les esclaves des Arabes, des Malgaches ou des Antalotes, et forment, au moins, les quatre dixièmes de la population.

Leurs mœurs varient avec la durée de leur séjour ; pendant quelque temps ils conservent les mœurs et le langage de leur pays, mais presque tous finissent par adopter la religion et les usages des Arabes. Toutes leurs cases sont de la plus simple architecture ; ils déblaient un rectangle de 4 m sur 2, plantent aux quatre coins, des troncs de mourandas ou de cocotiers sortant du sol d’environ 1.50 m et reliés par des poutres semblables, fixent, au milieu des petits côtés, deux fourches supportant une perche, clayonnent cette