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HISTOIRE DE LA DÉCADENCE

sait par le commerce, et Bath était célèbre pour les effets salutaires de ses eaux médicinales. Douze cents villes faisaient la gloire de la Gaule[1]. Dans les parties septentrionales, elles n’offraient guère pour la plupart, sans en excepter Paris même, que les lieux de rassemblement informes et grossiers d’un peuple naissant. Mais les provinces du midi imitaient l’élégance[2] et la pompe de l’Italie[3] : Marseille, Nîmes, Arles, Narbonne, Toulouse, Bordeaux, Autun, Vienne, Lyon, Langres et Trèves, étaient déjà célèbres ; et leur ancienne condition pourrait être comparée à leur état présent, si même ces villes n’étaient pas alors plus florissantes. L’Espagne, si brillante dans les temps qu’elle n’était qu’une simple

  1. Josèphe, De bello judaico, II, 16 : ce nombre s’y trouve rapporté ; peut-être ne doit-il pas être pris à la rigueur (*).
    (*) Cela ne paraît pas douteux ; on ne peut se fier au passage de Josèphe : l’historien fait donner par le roi Agrippa des avis aux Juifs sur la puissance des Romains, et ce discours est plein de déclamations dont on ne doit rien conclure pour l’histoire. En énumérant les peuples soumis aux Romains, il dit des Gaulois, qu’ils obéissent à douze cents soldats romains, ce qui est faux ; car il y avait en Gaule huit légions (Tac., Ann., l. IV, c. 5), tandis qu’ils ont presque plus de douze cents villes. (Note de l’Éditeur.)
  2. Cela ne peut se dire que de la province romaine ; car le reste de la Gaule méridionale était loin de cet état florissant. Un passage de Vitruve montre combien l’architecture était encore dans l’enfance, en Aquitaine, sous le règne d’Auguste. (Vitruve, l. II, c. 1.) En parlant de la misérable architecture des peuples étrangers, il cite les Gaulois aquitains, qui bâtissent encore leurs maisons de bois et de paille. (Note de l’Éditeur.)
  3. Pline, Hist. nat., III, 5.