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DE L’EMPIRE ROMAIN. CHAP. V.

Byzance, pressée par la famine, ouvrit ses portes : la garnison et les magistrats furent passés au fil de l’épée, les murailles démolies, les priviléges supprimés ; et cette ville, qui devait être un jour la capitale de l’Orient, ne fut plus qu’une simple bourgade ouverte de tous côtés, et soumise à la juridiction insultante de Périnthe[1]. L’historien Dion, qui avait admiré l’état florissant de Byzance, déplora ses ruines : il reproche à Sévère d’avoir, dans son ressentiment, privé le peuple romain du plus fort boulevard que la nature eût élevé contre les Barbares du Pont et de l’Asie[2]. Cette observation ne fut que trop vérifiée

    sauva la vie en considération de ses talens, et il le prit à son service. Pour les détails particuliers de ce siége, voyez Dion (l. LXXV, p. 1251), et Hérodien (l. III, p. 95). Le chevalier de Folard, d’après son imagination, nous indique la théorie des moyens qui y furent employés, et qu’on peut chercher dans ses ouvrages. Voyez Polybe, t. I, p. 76.

  1. Perinthus, sur les bords de la Propontide, fut nommé dans la suite Heraclea, et ce nom se retrouve encore dans celui d’Erekli, située sur l’emplacement de cette ville, aujourd’hui détruite. (Voy. d’Anville, Géogr. anc., t. I, p. 291.) Byzance, devenue Constantinople, causa à son tour l’anéantissement d’Héraclée. (Note de l’Éditeur.)
  2. Malgré l’autorité de Spartien et de quelques Grecs modernes, Hérodien et Dion ne nous permettent pas de douter que Byzance, plusieurs années après la mort de Sévère, ne fût en ruines. (*)
    (*) Il n’existe point de contradiction entre le récit de Dion et celui de Spartien et de quelques Grecs modernes. Dion ne dit point que Sévère détruisit Byzance ; il dit seulement qu’il lui ôta ses franchises