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HISTOIRE DE LA DÉCADENCE

Monde doivent à la Palestine leur religion, et à la Phénicie la connaissance des lettres[1]. Depuis l’Euphrate jusqu’à la mer Rouge, un désert sablonneux, presque dépourvu d’arbres et d’eau, forme les limites incertaines de la Syrie. La vie errante des Arabes était inséparablement liée à leur indépendance : toutes les fois qu’ils voulurent former des établissemens sur un terrain moins stérile que le reste de leurs habitations, ils devinrent aussitôt esclaves des Romains[2].

Égypte.

Les géographes de l’antiquité ont souvent hésité sur la partie du globe dans laquelle ils devaient faire entrer l’Égypte[3]. Située dans la péninsule immense

    lant des fruits. Quant à l’état actuel du pays, on sent qu’on n’en doit tirer aucun argument contre son ancienne fertilité ; les désastres à travers lesquels il a passé, le gouvernement auquel il appartient, la disposition des habitans, expliquent assez l’aspect sauvage et inculte de cette terre, où l’on trouve cependant encore des cantons fertiles et cultivés, comme l’attestent les voyageurs, entre autres Shaw, Maundrell, de La Rocque, etc. (Note de l’Éditeur.)

  1. Le progrès de la religion est bien connu : l’usage des lettres s’introduisit parmi les sauvages de l’Europe environ quinze cents ans avant Jésus-Christ, et les Européens les portèrent en Amérique environ quinze siècles après la naissance du Sauveur ; mais l’alphabet phénicien fut considérablement altéré, dans une période de trois mille ans, en passant par les mains des Grecs et des Romains.
  2. Dion, l. LVIII, p. 1131.
  3. Selon Ptolémée, Strabon et les géographes modernes, l’isthme de Suez est la borne de l’Asie et de l’Afrique. Denys, Mela, Pline, Salluste, Hirtius et Solin, en éten-