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DE L’EMPIRE ROMAIN. CHAP. II.

Pergame, de Smyrne et d’Éphèse, qui se disputèrent long-temps le premier rang en Asie[1]. Les capitales de la Syrie et de l’Égypte étaient d’un ordre encore supérieur dans l’empire : Antioche et Alexandrie regardaient avec dédain une foule de villes de leur dépendance[2], et le cédaient à peine à la majesté de Rome elle-même.

Chemins de l’empire.

Toutes ces villes étaient unies entre elles, et avec la capitale de l’empire, par de grands chemins qui partaient du milieu de la place de Rome, traversaient l’Italie, pénétraient dans les provinces, et ne se terminaient qu’à l’extrémité de cette vaste monarchie. Depuis le mur d’Antonin jusqu’à Jérusalem, la grande chaîne de communication s’étendait du nord-est au sud-est, dans une longueur de quatre mille quatre-vingts milles romains[3]. Toutes les

  1. Voyez une dissertation de M. de Boze, Mémoires de l’Académie, tom. XVIII. Il existe encore un discours d’Aristide, qu’il prononça pour recommander la concorde à ces villes rivales.
  2. Le nombre des Égyptiens, sans compter les habitans d’Alexandrie, se montait à sept millions et demi. (Josèphe, De bello jud., II, 16.) Sous le gouvernement militaire des Mameluks, la Syrie était censée renfermer soixante mille villages. (Histoire de Timur Bec, l. V, c. 20.)
  3. L’itinéraire suivant peut nous donner une idée de la direction de la route et de la distance entre les principales villes : Ire depuis le mur d’Antonin jusqu’à York, deux cent vingt-deux milles romains ; 2e Londres deux cent vingt-sept ; 3e Rhutupiæ ou Sandwich, soixante-sept ; 4e trajet jusqu’à Boulogne, quarante-cinq ; 5e Reims, cent soixante-qua-