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HISTOIRE DE LA DÉCADENCE

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La communication n’était pas moins libre par mer ; la Méditerranée se trouvait renfermée dans les provinces de l’empire ; et l’Italie s’avançait en forme de promontoire au milieu de ce grand lac. En général les côtes de l’Italie ne présentent aux vaisseaux aucun abri assuré ; mais l’industrie humaine avait réparé ce défaut de la nature. Le port artificiel d’Ostie, creusé par les ordres de l’empereur Claude à l’embouchure du Tibre, était un des monumens les plus utiles de la grandeur romaine[1]. Il n’était éloigné de Rome que de seize milles, et avec un vent favorable, on pouvait parvenir en sept jours aux colonnes d’Hercule, et aborder en neuf ou dix dans la ville d’Alexandrie en Égypte[2].

Perfection de l’agriculture dans les contrées occidentales de l’empire.

Quelques inconvéniens que, soit avec justice, soit par un simple goût de déclamation, on ait voulu attribuer à la trop grande étendue des empires, on ne peut disconvenir que la puissance de Rome n’ait eu, sous quelques rapports, des effets avantageux au bonheur du genre humain ; et cette même liberté de communications qui propageait les vices, propageait avec une égale rapidité les perfectionnemens de la vie sociale. Dans une antiquité plus reculée, le globe présentait sur sa surface des parties bien différentes : l’Orient, depuis un temps immémorial, était en possession du luxe et des arts, tandis que l’Occi-

    cuse de ce qu’il avait fait donner des chevaux de poste à sa femme pour une affaire très-pressée, l. X, lett. 121, 122.

  1. Bergier, Hist. des grands chemins, l. IV, c. 49.
  2. Pline, Hist. nat., XIX, 1.