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DE L’EMPIRE ROMAIN. CHAP. IV.

qui commandait les gardes prétoriennes[1], fit sortir un corps de cavalerie pour dissiper les mutins. La multitude prit la fuite avec précipitation du côté de la ville. Plusieurs personnes restèrent sur la place ; d’autres, en plus grand nombre, furent mortellement blessées : mais lorsque la cavalerie prétorienne voulut s’avancer dans les rues, elle fut arrêtée par les pierres et les dards que les habitans faisaient pleuvoir du haut de leurs maisons. Les gardes à pied[2], jalouses depuis long-temps des prérogatives et de l’insolence de la cavalerie prétorienne,

  1. Tuncque primùm tres præfecti prætorio fuêre : inter quos libertinus. Quelques restes de modestie empêchèrent Cléandre de prendre le titre de préfet du prétoire, tandis qu’il en avait toute l’autorité. Les autres affranchis étant appelés, selon leurs différentes fonctions, à rationibus, ab epistolis, Cléandre se qualifiait à pugione, comme chargé de défendre la personne de son maître. Saumaise et Casaubon ont fait des commentaires très-vagues sur ce passage (*).
    (*) Le texte de Lampride ne fournit aucune raison de croire que Cléandre ait été celui des trois préfets du prétoire qui se qualifiait à pugione : Saumaise et Casaubon ne paraissent pas non plus le penser. Voyez Hist. Aug., p. 48 ; le Comm. de Saumaise, p. 116, le Comm. de Casaubon, p. 95. (Note de l’Éditeur.)
  2. Οι της πολεως ϖεζοι στρατιωται, Hérodien, l. I, p. 31. On ne sait si cet auteur veut parler de l’infanterie prétorienne ou des cohortes de la ville, composées de six mille hommes, mais dont le rang et la discipline ne répondaient pas à leur nombre. Ni M. de Tillemont ni Wotton n’ont voulu décider cette question (**).
    (**) Il me semble que ce n’en est pas une : le passage d’Hérodien est clair, et désigne les cohortes de la ville. (Comparez Dion, p. 797.) (Note de l’Éditeur.)