Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 1.djvu/377

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fatigues de l’expédition contre les Perses irritèrent le mécontentement des troupes. Le mauvais succès de cette guerre fit perdre à l’empereur sa réputation, comme général et même comme soldat[1]. Chaque

    générale du siècle. Quelques-unes des particularités les plus défavorables qu’elle renferme sont également rapportées dans les fragmens de Dion. Cependant la plupart de nos écrivains modernes, aveuglés par le préjugé, accablent de reproches Hérodien, et copient servilement l’Hist. Aug. (Voy. MM. de Tillemont et Wotton.) Par un préjugé contraire, l’empereur Julien (in Cæsaribus, p. 31) prend plaisir à peindre la faiblesse efféminée du Syrien et l’avarice ridicule de sa mère.

  1. Les historiens sont partagés sur le succès de l’expédition contre les Perses : Hérodien est le seul qui parle de défaites ; Lampride, Eutrope, Victor et autres, disent qu’elle fut très-glorieuse pour Alexandre ; qu’il battit Artaxerce dans une grande bataille, et le repoussa des frontières de l’empire. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’Alexandre, de retour à Rome, jouit des honneurs du triomphe (Lamprid., Hist. Aug., c. 56, p. 133, 134), et qu’il dit, dans son discours au peuple : Quirites., vicimus Persas, milites divites reduximus, vobis congiariurn pollicemur, cras ludos circenses persicos dabimus. « Alexandre, dit Eckhel, avait trop de modération, trop de sagesse, pour permettre qu’on lui rendit des honneurs qui ne devaient être le prix que de la victoire, s’il ne les avait mérités ; il se serait borné à dissimuler sa perte. » (Eckhel, Doct. numis, vet., t. VII, p. 276.) Les médailles le portent comme triomphateur ; une entre autres le représente couronné par la Victoire, au milieu des deux fleuves, l’Euphrate et le Tibre. P. M. TR. P. XII. Cos. III. P. P. Imperator paludatus D. hastam, S. parazonium stat inter duos fluvios humi jacentes et ab accedente retrò Victoriâ coronatur. Æ. max, mod. (Mus. Reg. Gall.) Quoique