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DE L’EMPIRE ROMAIN. CHAP. I.

persuasion, on déterminait des Barbares que l’on redoutait à envoyer l’élite de leurs troupes épuiser, dans des climats éloignés, leur dangereuse valeur contre les ennemis de l’empire[1]. Tous ces différens corps étaient connus généralement sous le nom d’auxiliaires. Quoique leur nombre variât selon les temps et les circonstances, il était rarement inférieur à celui des légions[2]. Les plus courageux et les plus fidèles de ces auxiliaires étaient placés sous le commandement des préfets et des centurions, et sévèrement instruits à la discipline des Romains ; mais ils retenaient, pour la plupart, les armes que leur rendaient propres, soit la nature de leur pays, soit les habitudes de leur première jeunesse ; et, par ce moyen, comme à chaque légion était attaché un certain nombre d’auxiliaires, chacune renfermait toutes les espèces de troupes légères, avait l’usage de toutes les armes de trait, et pouvait ainsi opposer à chaque nation la même discipline et les mêmes armes qui la rendaient formidable[3]. [Artillerie.]La

  1. Marc-Aurèle, après avoir vaincu les Quades et les Marcomans, les obligea de lui fournir un corps de troupes considérable, qu’il envoya aussitôt en Bretagne. (Dion, l. LXXI.)
  2. Tacite, Annal. IV, 5. Ceux qui composent ces corps dans une proportion régulière d’un certain nombre de fantassins et de deux fois autant de chevaux, confondent les auxiliaires des empereurs avec les Italiens alliés de la république.
  3. Végèce, II, 2 ; Arrien, dans sa Description de la Marche et de la bataille contre les Alains.