Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 10.djvu/511

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et de défense ; les casques, les cuirasses et les boucliers du dixième siècle différaient peu, pour la forme ou la matière, de ceux dont s’étaient revêtus les compagnons d’Alexandre ou d’Achille[1] ; mais au lieu d’accoutumer les Grecs modernes à marcher constamment, et par conséquent sans peine, chargés de ce salutaire fardeau, ainsi que le portaient les soldats des anciennes légions, on faisait porter les armes d’une troupe sur des chariots légers qui suivaient la marche ; et à l’approche de l’ennemi, les soldats reprenaient à la hâte, et contre leur gré, un attirail que le défaut d’habitude leur rendait embarrassant. Les armes offensives étaient des épées, des haches de bataille et des piques ; mais la pique macédonienne avait été diminuée d’un quart et réduite à la mesure plus commode de douze coudées ou douze pieds. Les Grecs avaient cruellement senti la force des traits des Scythes et des Arabes ; les empereurs déploraient à cette époque la décadence de l’art des archers comme une des causes des malheurs publics ; et ils recommandèrent, ou plutôt ils ordonnèrent que tous les hommes destinés au service militaire s’adonnassent assidûment jusqu’à l’âge de quarante ans à l’exercice de l’arc[2]. Les bandes ou régimens

  1. Voyez les cinquième, sixième et septième chapitres, περι οπλων, περι οπλισεως et περι γυμνασιας, dans la Tactique de Léon, avec les passages qui leur correspondent dans celle de Constantin.
  2. Ils observent της γαρ τοξειας παντελως αμεληθεισης…, εν τοις Ρωμαιοις τα πολλα νυν ειωθε σφαλματα γινεσθαι (Léon,