Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 10.djvu/523

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thon déclara dans le palais de Constantinople, que les Saxons savaient mieux se battre avec l’épée qu’avec la plume, et qu’ils préféraient la mort à la honte de tourner le dos à l’ennemi[1]. Les nobles de la France se glorifiaient de n’avoir, dans leurs modestes habitations, d’autre plaisir que la guerre et la rapine, unique occupation de toute leur vie. Ils affectaient de tourner en ridicule les palais, les banquets et les mœurs polies des Italiens, qui, dans l’opinion des Grecs eux-mêmes, avaient dégénéré de l’amour de la liberté et de la valeur des anciens Lombards[2].

  1. In Saxoniâ certe scio… decentius ensibus pugnare quam calamis, et prius mortem obire quam hostibus terga dare (Luitprand, p. 482).
  2. Φραγτοι τοιυν και Λογιβαρδοι λογον ελευθεριας περι πολλο‌υ ποιο‌υνται, αλλ’ οι μεν Λογιβαρδοι το πλεον της τοιαυτης αρετης νυν αϖωλεσαν. (Léon, Tactiq., c. 18, p. 805. L’empereur Léon mourut, A. D. 911. Un poëme historique qui finit en 916, et qui semble avoir été composé en 940, par un Vénitien, parle ainsi des mœurs de l’Italie et de celles de la France :

      Quid inertia bello
    Pectora (
    Ubertus ait) duris prætenditis armis
    O Itali ? Potius vobis sacra pocula cordi ;
    Sæpius et stomachum nitidis laxare saginis
    Elatasque domos rutilo fulcire metallo.
    Non eadem Gallos similis vel cura remordet ;
    Vicinas quibus est studium devincere terras
    Depressumque larem spoliis hinc inde coactis
    Sustentare.


    (Anonym. carmen Panegyricum de Laudibus Berengarii Augusti, l. II, in Muratori, Script. rerum italic., t. II, pars I, p. 393.)