l’abolition des écoles d’Alexandrie et d’Athènes, les connaissances de la Grèce se réfugièrent peu à peu dans les monastères et surtout au collége royal de Constantinople, qui fut incendié sous le règne de Léon l’Isaurien[1]. Dans le style emphatique de l’époque dont nous parlons, le président de ce collége était appelé l’astre de la science ; les douze professeurs des différentes sciences et facultés étaient les douze signes du zodiaque ; ils avaient à leur disposition une bibliothéque de trente-six mille cinq cents volumes, et ils montraient un ancien manuscrit d’Homère sur un rouleau de parchemin de cent vingt pieds de longueur, qui avait été, disait-on, l’un des intestins d’un serpent d’une grandeur monstrueuse[2]. Mais le septième et le huitième siècle furent une période de discorde et d’ignorance ; le feu consuma la Bibliothéque ; le collége fut supprimé ; les auteurs peignent les iconoclastes comme
- ↑ Voyez Ducange (C. P. Christiana, l. II, p. 150, 151), qui a recueilli les témoignages, non pas de Théophane, mais du moins de Zonare (t. II, l. XV, p. 104) ; de Cedrenus p. 454) ; de Michel Glycas (p. 281) ; de Constantin Manassès (p. 87). Après avoir réfuté l’absurde accusation qu’on répandit sur le compte de l’empereur, Spanheim (Hist. imaginum, p. 99-111) parle comme un véritable avocat, et tend à révoquer en doute ou à contester l’existence du feu, et presque de la bibliothéque.
- ↑ Selon Malchus, ce manuscrit d’Homère fut consumé par les flammes au temps de Basiliscus. Il peut avoir été renouvelé, mais sur un boyau de serpent ! voilà qui paraît étrange et incroyable.