et la nature morte se trouvaient également soumises à l’apôtre de Dieu[1]. On a décrit sérieusement son rêve d’un voyage qu’il fit pendant la nuit, comme un fait réel et matériel. Un animal mystérieux, le borak, le porta du temple de la Mecque à celui de Jérusalem ; il parcourut successivement les sept cieux avec l’ange Gabriel qui l’accompagnait ; dans les demeures respectives des patriarches, des prophètes et des anges, il reçut et leur rendit leurs salutations. Il eut seul la permission de s’avancer au-delà du septième ciel ; il passa le voile de l’unité ; il se trouva à deux portées de trait du trône de Dieu, et, touché à l’épaule par la main du Très-Haut, il éprouva un froid qui le pénétra jusqu’au cœur. Après cette conversation familière et intéressante, il redescendit à Jérusalem, il remonta le borak, il revint à la Mecque, et n’employa que la dixième partie d’une nuit à faire un voyage de plusieurs milliers d’années[2].
- ↑ Voyez le Specimen Hist. Arabum, le texte d’Abulpharage (p. 17), les Notes de Pococke (p. 187-190), d’Herbelot (Bibl. orient., p. 76, 77), les Voyages de Chardin, t. IV, p. 200-203). Maracci (Alcoran, t. I, p. 22-64) a laborieusement recueilli et réfuté les miracles et les prophéties de Mahomet, qui, selon quelques écrivains, montent à trois mille.
- ↑ Abulféda (in vit Mohammed., c. 19, p. 33) raconte fort en détail ce voyage nocturne, qu’il veut regarder comme une vision. Prideaux, qui en parle également (p. 31-40), aggrave les absurdités ; et Gagnier (t. I, p. 252-343) déclare, d’après le zélé Al-Jannabi, que nier ce voyage est ne pas croire au Koran. Cependant, le Koran ne nomme sur ce