en arrêt, et les Grecs parlent avec douleur du choc impétueux et irrésistible de la cavalerie française[1]. Alexis remplit tous les devoirs d’un soldat et d’un général ; mais lorsqu’il vil le massacre des Varangiens et la fuite des Turcs, méprisant ses sujets, il désespéra de sa fortune. La princesse Anne, qui verse une larme sur ce triste événement, est réduite à vanter la force et l’agilité du cheval de son père, et la vigueur avec laquelle celui-ci se défendit contre un chevalier qui, d’un coup de lance, avait brisé son casque. Sa valeur désespérée s’ouvrit un passage à travers un escadron de Français qui s’opposait à sa fuite ; et après avoir erré deux jours et deux nuits au milieu des montagnes, il put jouir de quelque repos, non de l’esprit, mais du corps, dans les murs de Lychnidus. Robert se plaignit de ce que ses troupes, par la mollesse et la lenteur de leur poursuite, avaient laissé échapper une si brillante proie ; mais il en fut consolé par les trophées et les drapeaux enlevés à l’ennemi, la richesse et le luxe du camp des Grecs, et la gloire d’avoir défait une armée cinq fois plus nombreuse que la sienne. Une multitude d’Italiens avaient été victimes de leur frayeur, mais cette
- ↑ Αϖο της του Ρομϖερττου προηγησαμενης μαχης, γινοσκων την προτων κατα των εναντιων ιϖϖασιαν των Κελτων ανυποιστον (Alex., l. V, p. 133 ; et ailleurs κασ γαρ Κελτος ανηρ τως εϖοχουμενος μεν ανυϖοιστος την ορμην, και την θεαν εστιν (p. 140). La pédanterie de la princesse, dans le choix des dénominations classiques, a encouragé Ducange à donner à ses compatriotes le caractère des anciens Gaulois.